Nouvelle formule du Matin Dimanche : l’interview d’Ariane Dayer
Le trio dominical – Matin Dimanche, Femina et Teletop – va endosser de nouveaux habits. L’occasion d’interviewer Ariane Dayer, rédactrice en chef du Matin Dimanche qui a piloté ce projet.
– S’agit-il simplement d’un changement de maquette ou cette nouvelle formule s’accompagnant également d’une nouvelle organisation de l’information ?
Les deux. Nous avons cherché à moderniser nos titres mais nous avons également repensé notre contenu en tenant compte des attentes de nos lecteurs.
– Commençons par le Matin Dimanche, qui est le vaisseau amiral…
La principale nouveauté, mis à part le lay-out, est le passage de 6 à 5 cahiers. Nous avons souhaité conclure la lecture par un cahier pensé comme un magazine, bien qu’il reste en version papier journal. Pour différencier cette partie appelée « Le Mag », nous lui accorderons une cover propre. Les thématiques qui y seront abordées ont trait à la culture et à la société. Ainsi, nous aurons des rendez-vous sur la science, l’architecture ou des propositions de balades. Cette partie est placée sous la responsabilité de Jean-Jacques Roth.
– Allez-vous positionner votre magazine Femina plus haut de gamme ?
La maquette de Femina datait et il était important de la remettre au goût du jour. En tant que généraliste, nous ne pouvons destiner ce magazine uniquement à une niche du lectorat. Notre vocation est de fédérer et non de segmenter. Raison pour laquelle nous avons travaillé autour de valeurs de proximité comme la famille, l’émotion, l’humour, l’amour.
– Le créneau de la presse télévision est menacé par les diverses boxes TV et boudé par les annonceurs. Vous avez pourtant conservé Teletop..
Oui, et nous allons même ouvrir une page consacré au média télévision dans le Matin Dimanche. Je suis persuadée qu’il y a une place pour du décryptage et des conseils sur les programmes. Le public attend plus que des simples grilles.
– Les derniers chiffres Remp révélaient une baisse du lectorat significative pour le Matin Dimanche de -39’000 lecteurs, de -37’000 lecteurs pour Femina et -32’000 lecteurs pour Teletop. Cette nouvelle formule n’arrive-t-elle pas fort à propos ?
Nous avons créé notre cellule de travail en novembre dernier. Nous ne connaissions pas ces derniers chiffres mais nous sommes conscients que les habitudes de consommation des lecteurs changent. C’est ce qui nous amènera à lancer dans le courant de cet automne une web app qui permettra une lecture de ces trois titres online.
– Quel sera le prix de la web app et celle de la version print ?
Pour le web : CHF 3.- pour une édition, CHF 10.- pour un mois et CHF 104.- pour un an. Quant au print, on reste à CHF 4,50.-.
– Croyez-vous qu’il y a une place pour la presse le dimanche ? La presse dominicale alémanique commence à s’essouffler. Le samedi ne serait-il pas un meilleur jour ?
Non. Je crois au dimanche car nous accompagnons le public dans ses loisirs. Notre principal problème est que nous n’avons pas d’abonnés puisque nous ne distribuons pas notre titre dans les boîtes aux lettres. Or, les titres qui gagent des lecteurs sont justement ceux qui ont pu les fidéliser via l’abonnement. Mais lorsque l’on peut compter sur 464’000 lecteurs (Mach Basic 2014-2) on a le temps de se donner plusieurs de chances.